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La sauvegarde - comment sécuriser votre patrimoine numérique
Dans un monde où les données constituent l'actif le plus précieux des entreprises, leur protection n'est plus une option mais une nécessité absolue. La perte de données peut paralyser une organisation en quelques heures, entraînant des coûts considérables, des atteintes à la réputation et parfois même des sanctions réglementaires. C'est pourquoi la mise en place d'une stratégie de sauvegarde robuste constitue l'un des piliers fondamentaux de toute prestation d'infogérance de qualité.
Pourquoi la sauvegarde est-elle critique pour votre entreprise ?
Selon une étude de l'IDC, près de 60% des entreprises ayant subi une perte de données majeure sans solution de sauvegarde adéquate cessent leurs activités dans les six mois suivant l'incident. Ce chiffre alarmant illustre l'importance capitale d'une protection efficace contre diverses menaces :
- Cyberattaques : Les ransomwares et autres logiciels malveillants peuvent chiffrer ou détruire vos données en quelques minutes.
- Erreurs humaines : La suppression accidentelle ou la modification erronée de fichiers reste l'une des causes les plus fréquentes de perte de données.
- Défaillances matérielles : Aucun équipement n'est infaillible, et les pannes de disques durs peuvent survenir à tout moment.
- Catastrophes naturelles : Inondations, incendies ou autres sinistres peuvent anéantir vos infrastructures physiques.
- Vols ou sabotages : Que ce soit par des acteurs externes ou internes, ces risques ne peuvent être négligés.
Face à ces menaces, votre stratégie de sauvegarde doit être considérée comme votre ultime ligne de défense, celle qui vous permettra de reprendre vos activités même dans les scénarios les plus critiques.

Les fondamentaux d'une stratégie de sauvegarde efficace
La règle d'or 3-2-1
Le principe 3-2-1 constitue la base de toute stratégie de sauvegarde professionnelle :
- 3 copies de vos données au minimum (l'original + 2 sauvegardes)
- 2 types de supports de stockage différents (disque, bande, cloud...)
- 1 copie conservée hors site (dans un autre bâtiment ou dans le cloud)
Cette approche simple mais puissante garantit que même dans le pire des scénarios, vous disposez toujours d'une copie récupérable de vos données critiques.
Les différents types de sauvegardes
Sauvegarde complète
La sauvegarde complète copie l'intégralité des données sélectionnées. Elle offre la récupération la plus simple et la plus rapide, mais consomme beaucoup d'espace de stockage et prend plus de temps à réaliser.
Avantages : Restauration rapide, simplicité de gestionInconvénients : Consommation élevée d'espace, temps d'exécution important
Sauvegarde incrémentielle
Cette méthode ne sauvegarde que les données qui ont changé depuis la dernière sauvegarde (complète ou incrémentielle). Elle économise considérablement l'espace et s'exécute rapidement.
Avantages : Rapide à exécuter, économe en espaceInconvénients : Restauration plus complexe (nécessite la sauvegarde complète + toutes les sauvegardes incrémentielles dans l'ordre)
Sauvegarde différentielle
Cette approche enregistre toutes les modifications intervenues depuis la dernière sauvegarde complète, sans tenir compte des sauvegardes différentielles précédentes.
Avantages : Restauration plus simple que l'incrémentielle, temps d'exécution raisonnableInconvénients : Consomme plus d'espace que l'incrémentielle avec le temps
Définir vos objectifs de récupération
Deux métriques essentielles doivent être déterminées pour chaque système ou application :
- RPO (Recovery Point Objective) : Quantité maximale de données que votre entreprise peut se permettre de perdre, exprimée en temps. Par exemple, un RPO de 4 heures signifie que vous devez effectuer des sauvegardes au moins toutes les 4 heures.
- RTO (Recovery Time Objective) : Durée maximale acceptable pour restaurer un système après un incident. Ce délai détermine directement le type de solution à mettre en place.
Ces métriques varient selon la criticité des systèmes. Par exemple, une base de données transactionnelle pourrait exiger un RPO de quelques minutes, tandis qu'un serveur de documents moins critiques pourrait tolérer un RPO de 24 heures.
Technologies modernes de sauvegarde en infogérance
La déduplication et la compression
La déduplication identifie et élimine les données redondantes, ne stockant qu'une seule instance de chaque bloc d'information unique. Cette technologie peut réduire l'espace de stockage requis de 90% dans certains environnements. La compression complète cette approche en réduisant davantage la taille des données.
Ces technologies permettent non seulement d'économiser de l'espace, mais aussi de réduire la bande passante nécessaire pour les transferts, un avantage considérable pour les sauvegardes vers le cloud.
Sauvegarde des environnements virtualisés
Les environnements virtualisés présentent des défis et opportunités spécifiques pour la sauvegarde. Les solutions modernes permettent :
- La sauvegarde au niveau de l'hyperviseur, sans agent dans chaque VM
- Des instantanés cohérents avec les applications
- La restauration granulaire (fichiers individuels ou VM complètes)
- La vérification automatique des sauvegardes
Les logiciels de sauvegarde évoluant continuellement, tant dans leurs foncionnalités que dans leur modèle économique, Openteam s'assure de choisir et de faire évoluer la solution retenue en fonction des besoins.
Protection des environnements SaaS
Avec l'adoption croissante des solutions SaaS comme Microsoft 365 ou Google Workspace, de nombreuses entreprises négligent leur sauvegarde, supposant à tort que le fournisseur s'en charge. La réalité est que la plupart des contrats SaaS ne garantissent pas la récupération complète des données en cas de suppression accidentelle ou malveillante.
Des solutions dédiées comme Veeam Backup for Microsoft 365 ou Nakivo permettent de sauvegarder ces environnements cloud et de respecter le principe de responsabilité partagée.
L'importance de la sécurisation des sauvegardes
Chiffrement et protection des sauvegardes
Les sauvegardes contiennent souvent l'intégralité de vos données sensibles, ce qui en fait une cible privilégiée pour les attaquants. Le chiffrement à plusieurs niveaux est donc indispensable :
- Chiffrement en transit : Protection des données pendant leur transfert vers le stockage de sauvegarde
- Chiffrement au repos : Protection des données une fois stockées
- Gestion sécurisée des clés : Sans une bonne gestion des clés de chiffrement, tout le système peut être compromis
Protection contre les ransomwares
Les ransomwares modernes ciblent spécifiquement les sauvegardes avant de chiffrer les données de production. Pour contrer cette menace, plusieurs mesures s'imposent :
- Sauvegardes immuables : Utilisation de technologies WORM (Write Once Read Many) qui empêchent la modification des sauvegardes pendant une période définie
- Air gap : Isolation physique ou logique des sauvegardes du réseau principal
- Contrôles d'accès stricts : Principe du moindre privilège pour l'accès aux systèmes de sauvegarde
- Authentification multifacteur : Pour tout accès aux interfaces d'administration
Le cloud comme solution de sauvegarde
Avantages du cloud pour la sauvegarde
Le cloud offre de nombreux avantages pour les solutions de sauvegarde :
- Élasticité : Capacité d'augmenter ou réduire les ressources selon les besoins
- Géo-redondance : Réplication automatique sur plusieurs sites géographiques
- Modèle économique OpEx : Transformation des coûts d'investissement en dépenses opérationnelles
- Accessibilité : Possibilité de restaurer des données depuis n'importe où
Considérations pour les sauvegardes cloud
Malgré ses avantages, le cloud présente certaines contraintes à prendre en compte :
- Bande passante : Les limitations de débit peuvent affecter les performances des sauvegardes et restaurations
- Coûts cachés : Attention aux frais d'extraction de données (egress fees) qui peuvent s'avérer significatifs lors de restaurations massives
- Conformité réglementaire : Certaines données peuvent être soumises à des restrictions de localisation géographique
Modèles hybrides
De nombreuses entreprises optent pour une approche hybride combinant :
- Sauvegarde locale pour les restaurations rapides et fréquentes
- Réplication vers le cloud pour la protection hors site et la reprise après sinistre
Cette approche "meilleur des deux mondes" permet d'optimiser à la fois performance et sécurité.
Tests et validation des sauvegardes
L'importance des tests réguliers
Une sauvegarde non testée est une sauvegarde dont on ne peut garantir la fiabilité. Selon une étude de Spiceworks, 23% des tentatives de restauration échouent en raison de problèmes non détectés dans le processus de sauvegarde.
Un programme de test complet devrait inclure :
- Tests de restauration aléatoires : Vérification régulière de fichiers choisis au hasard
- Tests de restauration complète : Simulation de récupération de systèmes entiers dans un environnement isolé
- Exercices de reprise d'activité : Implication des équipes métier dans des scénarios de restauration
Automatisation des vérifications
Les solutions modernes offrent des fonctionnalités de validation automatique :
- Boot verification : Démarrage virtuel des machines restaurées pour vérifier leur fonctionnement
- Application testing : Validation du bon fonctionnement des applications après restauration
- Rapports détaillés : Documentation automatique des tests pour les audits de conformité
Aspects réglementaires et conformité
Exigences légales de conservation
De nombreuses réglementations imposent des durées minimales de conservation des données :
- Documents comptables et fiscaux : 10 ans en France
- Données de santé : 20 ans après la dernière consultation en France
- Données bancaires : 5 ans après la fin de la relation commerciale
Ces exigences doivent être intégrées dans votre stratégie de rétention des sauvegardes.
RGPD et droit à l'effacement
Paradoxalement, le RGPD impose également de pouvoir supprimer définitivement certaines données sur demande des personnes concernées. Votre solution de sauvegarde doit donc permettre une granularité suffisante pour :
- Identifier les données personnelles dans les sauvegardes
- Supprimer sélectivement ces données sans compromettre l'intégrité des sauvegardes
- Documenter cette suppression pour prouver la conformité
L'évolution vers le Disaster Recovery as a Service (DRaaS)
La sauvegarde traditionnelle évolue vers des solutions de continuité d'activité plus complètes. Le DRaaS offre :
- Réplication continue : Synchronisation quasi temps réel des données critiques
- Orchestration de la reprise : Automatisation des séquences de redémarrage des systèmes
- Environnements de basculement préconfigurés : Capacité à redémarrer rapidement dans le cloud
Cette approche permet de réduire drastiquement les RTO, parfois à quelques minutes, tout en simplifiant la gestion de la reprise d'activité.
Bonnes pratiques pour une stratégie de sauvegarde optimale
Conclusion : la sauvegarde comme assurance-vie numérique
Dans un contexte où les cybermenaces se multiplient et où la dépendance aux systèmes d'information s'accroît, une stratégie de sauvegarde robuste n'est plus un simple élément technique mais un impératif stratégique pour toute organisation.
L'infogérance moderne ne se limite pas à mettre en place des outils de sauvegarde, mais doit proposer une approche globale incluant l'analyse des risques, l'optimisation des processus et la garantie de conformité réglementaire.
En investissant dans une solution de sauvegarde adaptée à vos besoins spécifiques, vous ne protégez pas simplement des données, mais l'avenir même de votre entreprise. Car dans le monde numérique d'aujourd'hui, la résilience informatique est devenue indissociable de la résilience de l'organisation tout entière.
Cet article a été rédigé par l'équipe d'experts en infogérance d'Openteam, spécialiste de la protection et de la gestion des infrastructures informatiques critiques pour les entreprises.